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Fl : Reprise des séminaires, 1ère sélection de la saison 2015/16

Fin de la trêve estivale, on remballe les maillots, les séminaires de l’EHESS reprennent dans une semaine pour les premiers. Voilà une sélection de ceux qui démarrent au premier semestre et ici la liste par mentions et spécialités. Pour ceux qui n’ont jamais suivis celui de Philippe Roger c’est le moment, le directeur de la revue Critique livre ce semestre, sa dernière saison d’enseignement. Je vous le conseille donc vivement.
Petit rappel pour les non-initiés, on peut suivre les séminaires en auditeur libre, c’est à dire sans être inscrit à l’école, il suffit de se rendre à la bonne heure dans la bonne salle. L’essentiel se passe boulevard Raspail, entre le 105 et le 96.

 

Écrire – Philippe Roger

Mercredi de 17 h à 19 h (salle M. & D. Lombard, 96 bd Raspail 75006 Paris), du 28 octobre 2015 au 17 février 2016. La séance du 4 novembre se déroulera en salle 7 (105 bd Raspail 75006 Paris)

 

« Écrire, verbe intransitif ? », s’interrogeait Barthes en 1966 lors d’un colloque réuni à Johns Hopkins, que l’on tient souvent pour l’acte de naissance de la French Theory. La postérité a mieux retenu la question que la réponse – qui était négative. Ce séminaire rouvrira l’enquête dans la voie qu’il indiquait alors : celle des « voies » du verbe. Écrire : verbe transitif, intransitif ? Actif, moyen, passif ? Et à quels temps, à quels modes, conjugable ? Il ne saurait être question de faire peser sur l’écrire une «grille d’analyse». C’est comme à la marelle que nous en parcourrons les lieux et les moments, historiques et théoriques ; et ce sont des métaphores qui jalonneront notre parcours, du dieu Thot aux humanités numériques. Car « nous autres, “littéraires” », disait encore Barthes, ne devons-nous pas « employer le plus de métaphores possibles » (« Digressions », 1971) ?
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Philosophie(s) du cinéma – Jean-Marie Schaeffer

Jeudi de 17 h à 19 h (salle 13, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 26 novembre 2015 au 24 mars 2016

 

Après avoir consacré deux années aux fondamentaux des esthétiques cinématographiques que sont la temporalité et la spatialité, on étudiera cette année sous quelle forme ces deux faces de l’ontologie du flux cinématographique entrent dans les diverses manières selon lesquelles les philosophes ont pensé le cinéma. L’hypothèse est qu’à ce jour les grandes « philosophies du cinéma » ont toujours été des mises en œuvre d’esthétiques cinématographiques spécifiques, et donc de manières spécifiques de conjoindre la question de la temporalité et de la spatialité. Chaque philosophie de ce type construit du même coup, soit explicitement soit en creux, une histoire spécifique du cinéma. En partant d’une analyse de trois figures marquantes dans le champ de la philosophie du cinéma, à savoir Kracauer, Deleuze et Cavell, ainsi que des implications esthétiques et historiographiques de leurs conceptions, on tentera en un deuxième moment de dégager les bases d’une philosophie « descriptive » du cinéma (en prenant appui notamment sur certains travaux menés en philosophie analytique tels ceux de Greg Currie et de Noël Carroll).
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Esthétique cognitive : émotions, sentiments et valeurs – Jérôme Dokic

Mardi de 9 h à 11 h (ENS, salle Info5, Immeuble Rataud, 45 rue d’Ulm 75005 Paris), du 20 octobre 2015 au 26 janvier 2016

 

Dans ce séminaire, nous nous demanderons s’il existe une expérience intrinsèquement esthétique, et comment il convient d’en rendre compte du point de vue de la philosophie de l’esprit et des sciences cognitives. L’expérience esthétique est-elle une forme de perception, d’émotion, ou les deux à la fois ? Révèle-t-elle des valeurs, esthétiques ou non, et si c’est le cas, est-ce au niveau de ce qu’elle présente ou du mode psychologique ou intentionnel dont elle relève ? La thèse que nous explorerons dans le séminaire est que la relation entre l’expérience et les valeurs esthétiques est plus ténue qu’il n’y paraît, et que la nature esthétique de l’expérience en question dépend essentiellement du contexte. Cette thèse, qui rapproche l’expérience esthétique de ce que les psychologues appellent une expérience métacognitive, est conciliable avec le réalisme des valeurs esthétiques. Nous tâcherons de dégager la nature des paramètres contextuels pertinents, en nous demandant s’ils concernent l’individu seulement ou également son environnement social. La relation entre l’expérience esthétique et l’appréhension de soi-même dans le monde naturel et social sera également abordée.
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Filmer le champ social – Daniel Friedmann / Monique Peyrière

3e mercredi du mois de 15 h à 18 h (salle 8, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 21 octobre 2015 au 15 juin 2016

 

Peut-on filmer la pensée ? Pratiques filmiques et réflexivité en sciences sociales
Cette question a le privilège de se situer au croisement de la pratique du chercheur avec celle du cinéaste. Elle exprime une sorte d’aporie à la fois épistémologique, philosophique et pratique qui se pose au chercheur-cinéaste. En effet un film révèle avant tout ce que le texte sociologique tend à refouler, c’est-à-dire le visage de l’autre, son corps et au-delà même du visible, des images et de ses paroles, son être intime, tandis que l’écrit formule et développe pleinement ce que le film ne peut exposer directement, l’activité du sujet pensant et tout particulièrement son expression intellectuelle.
Le séminaire propose de relever le défi que lance la pensée à ces matériaux sensibles que sont les images et les sons. Et si la fabrication d’un film se révélait être un moment privilégié où se pense la pensée, tentative d’en comprendre le processus d’émergence, occasion de la mise en abyme d’un mouvement réflexif méthodique tel que l’explore Edgar Morin dans son œuvre ? Dans un retournement fécond la translation de l’abstrait vers le visible renverse la question initiale qui devient, tel le titre donné par Jacques Aumont à l’un de ses ouvrages, À quoi pensent les films?
En présence des équipes de réalisation, le séminaire portera attention aux écritures filmiques innovantes qui se confrontent à ce désir de filmer la pensée, en acte (mise en œuvre d’une pensée) ou en paroles (filmer l’homme, la femme, le collectif qui pense l’œuvre), dans la fidélité ou l’irrévérence.
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Pour une anthropologie visuelle pluridisciplinaire et multimédia

- Jean-Paul Colleyn / Éric Wittersheim

1er et 3e jeudis du mois de 13 h à 15 h (salle 8, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 3 décembre 2015 au 16 juin 2016

Le séminaire expose les recherches d’anthropologues, d’historiens, de spécialistes du cinéma, des médias et des arts du spectacle. L’interrogation centrale porte sur les représentations telles qu’elles sont véhiculées, dans le monde entier, par les films, les vidéos, les nouveaux médias. Il s’agit de décloisonner le film documentaire et son sous-genre « ethnographique » afin d’ouvrir de nouvelles perspectives de recherche, en prenant comme point de départ les supports et les dispositifs mobilisés pour fabriquer l’image telle qu’elle est proposée par ses créateurs.
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Histoires d’expériences (XVIIe et XXe siècles)

- Christian Jouhaud,

1er, 3e et 5e mardis du mois de 17 h à 19 h (salle 7, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 3 novembre 2015 au 7 juin 2016. Exceptionnellement la séance du 3 novembre se déroulera en salle 13 (même heure, même adresse)

 

L’expérience est-elle contextualisable ? N’est-elle pas au contraire, à la différence de ce qui l’environne et éventuellement la conditionne, ce qui résiste ou échappe à toute entreprise de contextualisation, comme si elle se dérobait à l’historicisation des actes humains, y compris des actes de connaissance et d’écriture ? Ce séminaire traitera de l’historicité de l’expérience, observée à travers son inscription dans le temps (de sa perception à sa transmission), dans des lieux, sur des corps. Les écrits restituent des expériences ou les produisent comme rébus lacunaires à déchiffrer. Ils ne les représentent pas comme telles mais les « expriment » quand ils transforment ce qui advient à un sujet ou à un groupe en événement d’expérience. En ce sens, ils peuvent être regardés comme expérience (experiment) d’expérience (Erlebnis). On étudiera dans cette perspective des écrits, « littéraires » ou non, du XVIIe siècle et du XXe siècle : textes autobiographiques, critiques, politiques, philosophiques, et aussi fictions, historiographies ou correspondances.
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Questions d’énonciation : supports langagiers/textes/discours

- Sophie Fisher

Mardi de 13 h à 15 h (salle 9, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 17 novembre 2015 au 16 février 2016

 

Le séminaire – ouvert à tous – proposera d’élargir aux conditions d’énonciation (situation/s, langue/s, localisation) la réception et la production de séquences langagières. Une problématique fondamentale qui s’impose dans des situations interlinguistiques et interculturelles afin de mesurer la compréhension entre co-énonciateurs dans une langue comme le français qui est notre point de repère.
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Séminaire du fonds Ricœur

- Olivier Abel / Rodolphe Calin / Nicola Stricker

2e lundi du mois de 11 h à 14 h (salle du Fonds Ricœur, Bibliothèque de l’Institut protestant de théologie, 83 bd Arago 75014 Paris), du 12 octobre 2015 au 9 mai 2016

 

L’herméneutique s’est historiquement constituée autour de l’interprétation des textes « sacrés ». L’objectif de ce séminaire, au carrefour de la philosophie, de la théorie littéraire, de la théologie, et des sciences sociales, consiste à analyser l’extension du problème de l’interprétation à des textes littéraires, historiques ou juridiques, et à pointer chez Ricœur les motifs du virage d’une herméneutique régionale à une herméneutique ontologique, mais aussi d’une herméneutique critique à une herméneutique poétique. Dans tous ces déplacements, la place centrale du thème de l’imagination, et du schématisme de l’imagination poétique, seront notre fil conducteur. Le séminaire du Fonds Ricœur combine les interventions d’invités et les contributions des participants, il est parfois joint aux Journées du Fonds Ricœur.
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Analyser l’activité « telle qu’elle se fait » : les bases conceptuelles et méthodologiques de l’enquête vidéo-ethnographique (sociologie interactionniste, ethnométhodologie, analyse de conversation)

- Christian Licoppe

Vendredi de 9 h à 11 h (salle 10, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 16 octobre 2015 au 11 mars 2016

 

Le séminaire vise à développer une base théorique et méthodologique sur l’analyse de « l’activité telle qu’elle se fait ». L’orientation en est donc fortement ethnographique qui complète certaines réflexions actuelles sur l’anthropologie visuelle : il s’agit ici plus spécifiquement d’exploiter les données vidéo comme ressource pour analyser l’organisation des activités humaines d’un point de vue endogène à leur production.
Sur le plan théorique, il s’agira de mettre en place les concepts centraux de l’interactionnisme Goffmanien (en particulier la notion de cadre de l’activité), de l’ethnométhodologie (en particulier les notions de réflexivité, « accountability », indexicalité, de « breaching experiments » et d’action instruite) et de l’analyse de conversation (systémes d’allocation des tours de parole, paires adjacentes, préférences et pré-séquences, interactions ordinaires et interactions institutionnelles, catégorisation, etc.). Sur le plan empirique il s’agira de comprendre d’une part comment produire des enregistrements audio et vidéo d’activités humaines « advenant naturellement » (« naturally occurring data »), comment les transcrire (en exploitant dans le cas de la vidéo des ressources logicielles spécifiques), et comment y identifier des phénomènes interactionnels pertinents pour les participants eux-mêmes, et d’autre part de donner aux étudiants des ressources pour maîtriser les formes de technicité inhérentes à ce genre de recherches.
Au niveau de la sélection des cas concrets, on s’intéressera à des situations d’interaction dans des environnements riches en artefacts et medias variés, pour comprendre comment interagissent et se coordonnent les personnes dans ces écologies informationnelles complexes. La formation présente donc également un intérêt pour des étudiants qui souhaitent comprendre certaines orientations actuelles dans le développement des technologies d’information et de communication.
La formation alternera théorie et études de cas empiriques. Elle est ouverte à des étudiants de niveau master et à des doctorants, issus de différentes disciplines (en particulier sociologie, anthropologie, sciences du langage, ergonomie, sciences de l’information et de la communication).
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Épistémologie des sciences sociales

- Gisèle Sapiro

Jeudi de 15 h à 17 h (salle 13, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 5 novembre 2015 au 11 février 2016. Pas de séance le 26 novembre

 

Cet atelier de lecture propose d’aborder, à propos des sciences sociales, les principales problématiques de la philosophie des sciences : rupture avec les prénotions, paradigme, conditions de l’observation empirique et de sa dépendance à la théorie, définition du fait observable, problème de l’induction, causalité, administration de la preuve, modes d’exposition des résultats. On discutera en premier lieu quelques textes classique de philosophie des sciences sur les obstacles épistémologiques (Bachelard), sur la notion de « paradigme scientifique » (Kuhn), sur l’induction et le rapport entre théorie et empirie (Popper, Quine), sur la critique du substantialisme et la mise en œuvre d’une approche relationnelle des faits observés (Cassirer). Puis on abordera des problématiques propres aux sciences de l’homme en général et aux sciences sociales en particulier, ainsi que les erreurs et les pièges propres à ces disciplines : la problématique objectivisme/subjectivisme et la controverse autour de la spécificité des « sciences de l’homme » (Durkheim, Weber), l’alternative entre mécanisme et finalisme, la notion de causalité dans les sciences de l’homme (la causalité historique selon Weber), la critique du naturalisme et du fonctionnalisme (Levi-Strauss), la critique du positivisme et la construction d’objet (Bourdieu et Passeron), la notion de « théorie à moyenne portée » (Merton), la critique du raisonnement analogique (Bouveresse), le biais scolastique (Bourdieu), les problème de l’historicité, de la modélisation et de la formalisation, l’alternative entre modèle et récit (Schutz, Foucault, Passeron).
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Acte de parole, référence et deixis sociale

- Michel de Fornel

2e et 4e mercredis du mois de 11 h à 13 h (salle 4, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 25 novembre 2015 au 8 juin 2016

 

Dans le prolongement de la typologie des actes de parole présentée l’année précédente, on proposera une nouvelle approche de la référence pronominale et nominale. Dans quelle mesure l’usage des expressions référentielles est-il dépendant de la relation conversationnelle entre les participants ? Comment intégrer à une analyse conversationnelle de la référence les phénomènes complexes de deixis sociale ? L’enquête portera en particulier sur certaines pratiques référentielles à l’œuvre dans la conversation et dans la correspondance écrite, et une attention particulière sera accordée à la question du malentendu.
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