On a entre les mains une série de petits objets, dont la surface, une fois dépliée, entre dans un format A4 (a). Ces objets sont composés d’un seul morceau de tissu et parfois agrémentés d’un ou plusieurs fils, d’un ruban, de nœuds et de pièces de bois autour desquelles ce tissu vient s’enrouler (b).
Parfois les rubans sont cousus à la main à intervalles assez larges pour être décousus facilement (c). D’autres fois, l’armure du tissu est déformée pour laisser passer le ruban entre les fils. Dans l’idéal ce trou dans l’entrelacement des fils se fait sans qu’aucun fil ne cède. Si l’armure est trop dense pour passer le ruban, il est possible qu’un ou deux fils cassent, par accident ou pour faciliter l’insertion (d).
Dans le cas des fils, ils sont greffés discrètement à l’armure, enchevêtrés dans l’entrelacs de fils du morceau de tissu ; comme si l’on ajoutait par superposition un fil de trame ou un fil de chaîne, parallèle ou perpendiculaire selon le point de vue, pour se fondre dans la géométrie de l’ensemble. Pour faciliter le placement du fil, on fait ça majoritairement sur des armures extrêmement simples, type toile. Et pour faciliter sa disparition ou au moins privilégier sa discrétion on utilise une couleur de fil proche de celles du morceau de tissu (e).
Les nœuds en eux mêmes ne font l’objet d’aucune attention particulière. Il sont utilisés pour accrocher le morceau de tissu à quelque chose ou pour créer du relief à la planéité du tissu.
N’intervenir que succinctement sur la matérialité de l’objet est une tentative, entre autre, pour conduire l’attention vers le tissu, sa texture, sa densité, son armure, son opacité, sa résistance.