Manuel nous a organisé un workshop en altitude avec les Beaux-arts d’Angers.
Cinq jours de randonnée en autonomie dans les Alpes, au programme, marche et interventions diverses.
Avec Arsène et Manuel on partira les premiers et lundi soir, les étudiants nous rejoindront, accompagnés de Bernard, Maxime et Freddy.
Le workshop sera documenté et je publierai quelques photos sur les réseaux au fur et à mesure pendant le séjour.
Arsène Caens
Florian Houssais
Freddy Guedot
Manuel Houssais
Maxime Aumont
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Bernard Calet
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Gwe.Cos.
Est.Men. Sar.Ham. Rac.Dac. Per.Mar. Jac.Sic. Ame.Jou. Mar.Fer. Mar.Lec. Ade.Ber. Bap.Jan. Ju.Gau.
Liste des interventions (connues) :
Arsène nous parlera de l’alimentation en montagne et envisagera à partir de là, les questions de commensalité et de
subsistance sur le plan de la viabilité, de la durabilité et de la fécondité du collectif artistique en itinérance.
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À partir d’un exercice, je proposerai d’engager la réflexion sur les pratiques dites indifférenciées. On se demandera comment cette randonnée peut-être une pratique de création, un objet d’art, etc.
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Freddy nous initiera à l’escalade, à l’art de l’escalade ou à l’escalade comme pratique artistique.
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Manuel abordera la question du récit, du discours et de la fiction, de leurs places dans une pratique de création, à leurs statuts d’œuvres, en passant par leurs usages les plus ordinaires.
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Maxime nous parlera de ses prototypes d’architectures légères et mobiles, des voyages qui en sont le prétexte et du livre qui en raconte l’histoire.
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Un texte de Gorge-bleue sera également lu par Arsène.
De retour après huit mois sans posts ni MAJ.
Entre temps j’ai travaillé sur un projet de nouveau centre d’art avec Arsène,
amorcé le travail de thèse,
écrit un protocole d’interaction,
démarré mes terrains ethnographiques dans un laboratoire de physique nucléaire et dans une bibliothèque-musée,
travaillé sur une nouvelle vidéo OR skateboarding avec Arsène aussi,
sur une autre vidéo pour Védoublevé avec Arsène et Manu
et sur une nouvelle série de photos.
Il était donc temps de publier un minimum.
Cette vidéo est une présentation, suivi d’une discussion sur des questions de méthodologie liées à mon projet de thèse. La scène se situe pendant l’atelier des doctorants du LIAS-IMM, dans les locaux de l’EHESS. Je reviens sur la difficulté de développer un projet qui soit à la fois artistique et scientifique, sans que ces deux visées ne se superposent.
La question que je pose est : comment penser l’exposition, ou le fait d’exposer, autrement ?
J’y insiste plus particulièrement sur deux points : (i) l’héritage de mon projet vis à vis de la critique institutionnelle de l’art à travers ma pratique et les projets que j’ai mené et auquel j’ai participé jusqu’ici, donc l’ancrage explicitement artistique du projet, (ii) la spécificité de la méthodologie qui consiste en l’invention de dispositifs matériels, ainsi que d’une rhétorique de l’exposition du savoir scientifique (exposition au sens de mode de donation des formes), et l’ancrage épistémologique que ça induit.
L’objectif n’était pas d’entrer dans les détails, mais plutôt de donner un premier aperçu de l’horizon de ce projet de connaissance qui se veut à la fois scientifique et artistique, et puis de toute façon mon avancement ne m’a pas permis, pour l’instant, d’aller beaucoup plus loin.
Pour faciliter la compréhension, il peut être utile d’avoir en tête, ne serait-ce que le résumé de mon projet de thèse, qui peut donner une idée de l’imaginaire dans lequel je m’inscris :
La thématique art(s) / sciences est un sujet fréquemment convoqué par les acteurs des mondes de l’art comme des mondes des sciences. En partant de l’ethnographie de trois lieux de savoir scientifique, à savoir le Laboratoire de Physique Nucléaire et de Hautes Énergie à Jussieu, la bibliothèque-archives-musée des mondes contemporain La contemporaine à Nanterre, et un laboratoire d’archéologie, on s’intéressera aux activités de création et aux phénomènes artistiques à l’œuvre dans ces établissements, en particulier concernant la question de l’exposition et des modes d’apparaître du travail scientifique.
Le second volet est de type expérimental. À partir des données de l’enquête, on mettra en place un observatoire pensé comme une forme nouvelle de lieu de savoir, sorte d’observatoire de la création scientifique et artistique. On se situera dans l’héritage du Projet zéro de Nelson Goodman (1968), et des travaux de Bourdieu (1994) et Becker (2009-2010) — pour l’imaginaire scientifique — ainsi que des approches d’Hans Haacke, du collectif d’art sociologique (Fischer, Forest, Thénot, 1974), du Projet Atol (Marko Peljhan, 1992) — pour l’imaginaire artistique.
De retour des montagnes, notre skateur Arsène a repris l’entraînement. C’est encore un peu mystérieux, mais un projet de clip avec des breakdancers va l’occuper durant le mois d’août. En attendant il nous envoie une petite vidéo de sa session flat d’hier à Courbevoie.
Le 4e numéro de la revue Profane sort dans quelques jours, avec un texte de Gabrielle Smith sur notre pratique du vêtement (à travers Védoublevé et Oscar Roméo) et celle de Cyril Duret. Le texte est accompagné d’une série de photos de Sophie Tajan et le stylisme est de Sandra Berrebi.
Quelques mots sur la revue. Profane est une revue semestrielle (fondée par Charlotte Halpern & Bertrand Houdin, la direction artistique est de Anamorphée) qui fait la part belle à la notion d’amateur. C’est une revue épaisse, de petit format (plus de 200 pages, en 23cm x 15cm, à la française), dans une lignée mode / culture. La mise en page, le choix du papier et les photos sont travaillées.
Pour l’instant je n’ai eu entre les mains que le numéro 3, qui s’organise comme suit, en autant de parties :
une invitation
un lieu
une rencontre
une citation
une trouvaille
une réflexion
un album
un média
un toc
un point de vue
un geste
un truc
un questionnaire
un mot
un écart
une double vie
un cabinet d’amateur
une autodidacte.
Dans le prochain numéro, on apparaît dans la partie un geste.
En attendant de pouvoir le feuilleter, le lancement est prévu à la galerie Le Cœur (83 rue de Turenne à Paris), le vendredi 19 mai.
Manuel Houssais > houssais.manuel[at]free.fr
Florian Houssais > florian[at]oscar-romeo.com
Le séminaire fantôme est un travail autour de la forme séminaire, tel qu’il est pratiqué et pensé dans la recherche et l’enseignement de la recherche en sciences sociales. Une attention particulière est portée vers l’interaction, la conversation et la façon dont ces moments sont documentés. On développe un peu plus dans les vidéos. L’entrée est libre.
Pour l’année 2016-17, les séances ont lieu une fois par mois, un jeudi, à Paris, de 18h30 à 20h30. Le lieu est mis à jour et annoncé par email une à deux semaines avant chaque séminaire. Pour être tenu au courant, envoyez moi un email sur florian[at]oscar-romeo.com , en mentionnant simplement que vous souhaitez recevoir les infos concernant les prochaines séances du séminaire fantôme.
Prochaines dates :
jeudi 27 avril, 18h30-20h30 – Florian présentera le centre d’art et le programme de recherche Le passager – Lieu à définir
jeudi 11 mai, 18h30-20h30
jeudi 22 juin, 18h30-20h30
Avec Manu, on a donné un coup de main à Jean Lassègue pour une refonte de l’ancien site de Formes symboliques, le séminaire du LIAS (équipe IMM, CNRS/EHESS) à l’EHESS. Progressivement le contenu des 15 dernières années est mis en ligne. Les séminaires ont lieu au 105 bd Raspail, en entrée libre. Ils sont annoncés sur le calendrier du site.
On peut y trouver aussi pas mal d’articles en ligne, comme par exemple :
Toute chair n’est pas viande, de Noémie Vialles (1998)
Résumé :
Notre régime carné n’admet pas la consommation d’animaux morts, mais seulement d’animaux tués. À partir de deux situations de mise à mort d’animaux à des fins alimentaires, on montre que seuls procurent de la viande des animaux à bonne distance – ni trop loin de l’homme, ni trop près -, et que leur mise à mort ne résulte pas en un cadavre immangeable, mais en une substance vivante. Le contrepoint du thon, ce poisson qui saigne, vérifie que les pratiques peuvent faire prévaloir la catégorie conceptuelle sur des apparences sensibles ambiguës, et ainsi laisser le thon dans la catégorie du poisson. Dans tous les cas, une physiologie comparée implicite ordonne le monde des vivants, et les relations concrètes des hommes avec {les} animaux.
mots-clés :
animaux – assimilation – boucherie – mort – poisson – sang – semblable – viande.
Expression et sémiose, de Victor Rosenthal & Yves-Marie Visetti (2010)
On exposera ici quelques éléments de réflexion sur un usage possible de Merleau-Ponty au sein
d’une interdiscipline scientifique. Bien que constamment retravaillés à travers toute son oeuvre, les
thèmes qui nous concernent se trouvent tout particulièrement traités dans la Phénoménologie de la
Perception (PP dans la suite de l’article), Signes (S), La Prose du Monde (PM), ainsi que dans
plusieurs de ses Cours, à la Sorbonne puis au Collège de France. C’est, plus précisément, l’articulation
entre expression et sémiose qui fédère cet ensemble de thèmes. La question de cette articulation a été
abordée dès la Phénoménologie de la Perception à partir d’un ‘modèle’ central : celui de la transition,
et presque de l’identification, du geste au langage. Repartant à notre tour de ce ‘modèle’, nous
chercherons à explorer plus avant la coappartenance de l’expression et de la sémiose sous un horizon
plus directement scientifique qui est le nôtre. Il s’agit de proposer, en l’inscrivant dans la perspective
d’une anthropologie sémiotique, un cadre transversal fondamentalement attaché à la notion d’un
primat de la perception ; un cadre qui se laisse transposer et travailler, au sein des sciences humaines
et sociales, en termes de théories génétiques de champs et de formes.
Incomplétude et incertitude en Mathématiques et en Physique, de F. Bailly & G. Longo (2003)
Ce texte naît d’une réflexion commune sur des sujets mathématiques et physiques qui, bien que relativement techniques, présentent des enjeux philosophiques importants. En fait, le problème épistémologique de la complétude des théories formelles et des théories physiques, ainsi que le «principe d’incertitude» en Mécanique quantique sont au cœur de toute philosophie des sciences. Or non seulement celle-ci a fait l’objet d’un intérêt majeur de la part des deux auteurs auxquels est dédié cet article, mais, plus encore, leurs travaux nous permettent d’étayer le point de vue que nous allons mettre à l’avant par la suite. Construire l’objectivité scientifique nous semble en effet être la visée essentielle de la réflexion épistémologique de Preti comme de Châtelet ! : l’un et l’autre visant une construction qui se nourrit de l’histoire humaine et qui, par cela même, engendre une connaissance efficace et valide.